Partis dans la nuit, nous arrivons vers les coups des 10h du matin pour installer tranquillement notre campement et se laisser l’après-midi pour nous reposer et profiter de l’air des montagnes. Nous sommes chaleureusement reçus par le Camping de la Meije *** à La Grave, qui nous laisse le plaisir de choisir notre emplacement. C’est un beau camping qui offre une vue magistrale sur le glacier de la Meije.
Départ tôt ce matin, j’emmène le groupe découvrir une randonnée emblématique de la Vallée d’Oisans que j’avais repérée une année plus tôt mais que je n’avais pu faire à cause du niveau élevé de neige. Relativement simple pour commencer notre séjour et nous mettre en jambes (330 m de dénivelé pour 8.7 km), je suis pressé de découvrir ce plateau réputé ressembler aux paysages de Mongolie…
Avant d’y monter, on fait une halte au Barrage du Chambon pour photographier le lever de soleil sur la Vallée de la Romanche : spectacle de lumière garanti !
On rejoint ensuite notre point de départ de la randonnée en traversant notamment le petit village typique de Besse, à la limite du département 05 et marquant la porte d’entré dans le Parc National des Écrins.
Arrivés en haut, des prairies herbeuses à perte de vue s’offrent avec en toile de fond la Meije et ses Glaciers s’offrent à nous. Un océan de verdure à 2000 m d’altitude, calme et reposant, niché au cœur des reliefs escarpés de l’Oisans. La lumière du matin nous invite à enfiler nos sacs et partir randonner…
La montée se poursuit dans une chaleur qui commence à devenir pesante. Pas un seul nuage, ni arbre. On arrive au premier lac, le plus petit des trois. Offrant une vue admirable vers les Aiguilles d’Arves, le Lac Cristallin est souvent asséché.
Après avoir traversé la barrière rocheuse, on arrive sur le haut du plateau où sont nichés les deux autres principaux lacs, ceux où les glaciers des Écrins s’y reflètent lorsque le vent ne souffle pas…
Continuant notre chemin vers le lac Lérié, on s’arrête près du précipice impressionnant du Ravin du Clapier pour y faire quelques photos et boire un coup.
De retour vers notre point de départ, on s’arrête au Refuge les Mouterres, où nous décidons de savourer une bonne bière de pays bien méritée autour d’une planche de charcuterie et fromages des Alpes… Un accueil particulièrement chaleureux qui nous a beaucoup séduit !
N’oublions pas le généreux verre de Génépi fait-maison ! De tous mes voyages dans les Alpes, je n’ai jamais bu un Génépi d’aussi savoureux…
Sur la direction du retour pour rejoindre le camping, on découvre une vue incroyable sur la Vallée d’Oisans. Recouverte d’une abondante lumière orange, nous sommes en effet en pleine golden-hour ! Même après une journée bien crevante, je peux vous dire qu’on se n’est pas fait prier pour descendre de la voiture refaire des photos !
Je connaissais ce spot magnifique et très facile d’accès. Il fallait absolument que j’y retourne ! N’étant pas au programme sur cette journée, on a finalement décidé de le faire de suite pour anticiper la perturbation nuageuse qui allait arriver les prochains jours…
Anciennement d’appartenance Italienne, la Vallée Étroite est aujourd’hui rattachée à la commune de Névache en Vallée de Clarée. Le lac est à environ 1h30 de marche sur un dénivelé relativement faible. La ballade commence au niveau du Refuge I Re Magi, dans le minuscule village des Granges de la Vallée Étroite, à 1760 m.
À l’approche du lac, la fraîcheur du torrent de la Vallée Étroite invite à faire une petite pause détente…
L’arrivée au Lac Vert est assez rapide, sauf sur les derniers mètres où 80% du dénivelé se prend ! Il faut gravir un rocher d’une cinquantaine de mètres de haut avant d’arriver à l’ultime but de la ballade…
Le résultat est unique et digne d’un tableau ou d’une photo aux couleurs saturées ! Le Lac affiche un vert émeraude d’un rare éclat. Tombés au fond du lac, des troncs d’arbres donnent rajoutent une dimension surréaliste et féerique à l’endroit. Tout le monde est impressionné ; moi pour la seconde fois !
Le soleil commençant à décliner, on décide d’amorcer notre retour à la voiture. Nous laissons dernière nous le paysage de cette charmante petite vallée, avec le Mont Thabor la surplombant…
Quittant la Vallée Étroite, nous apprécions la route du retour vers le camping. Lorsque nous passons le Col de l’Échelle, la vallée de Névache se dévoile soudain à nous dans un sublime rayon de soleil de fin de journée. Idem à la veille, nous ne nous faisons pas prier pour arrêter la voiture faire quelques photos !
Spot également repéré en 2017 lors de mes repérages, il était inévitable que l’on photographie ce lac très simple d’accès ! On se lève tôt pour faire en sorte d’être à 5h30 sur place. Il fait encore nuit, nous montons avec nos lampes frontales jusqu’au lac, encore assoupi sur une fine couche de brume…
Curieusement, nous ne sommes pas seuls ! Un homme est posté à l’endroit où je comptais placer mon trépied ! Quel fâcheux hasard ! En attendant que les copains aillent se placer, je discute avec lui. Il m’explique qu’il aime cette atmosphère matinale pour y attendre aussi le lever de soleil tout en pêchant. Ça a mordu, voilà une jolie petite truite.
Le jour se lève. C’est le moment de se placer et de commencer à shooter ! Plus une minute à perdre, le soleil se lèvre très rapidement. J’équipe mon objectif d’un filtre polarisant (CPL) pour limiter les reflets, ainsi qu’un ND 1000 pour allonger mon temps de pose et lisser la surface de l’eau.
Le Lac du Pontet est pile en face des plus hauts sommets des Écrins : le reflet est incroyable…
Il est environ 7h du matin, le soleil est levé, le temps pour nous de décoller. Apercevant une belle lumière au loin, je propose au groupe d’aller marcher sur les reliefs qui surplombent le Col du Lautaret…
Après avoir repéré une petite corniche surplombant la vallée, Alexandre et moi décidons d’aller y marcher. Sofiane choisi de rester avec Laura, quelques peu sujette au vertige.
La corniche est très aérienne mais relativement praticable. On en profite pour faire de belles photos…
À cet endroit, je m’aperçoit que je suis assis sur des fleurs rares à l’apparence connue… Quelques Edelweiss sont en effet là, tout juste sous mes yeux ! C’est la première fois de ma vie que j’en voit en vrai… Je suis ému !
Le programme de la journée est chargé, nous sommes attendus en début d’après-midi pour monter au Glacier de la Meije à 3 200 m d’altitude pour y faire quelques photos… Nous décidons de rejoindre tranquillement la voiture et d’aller s’offrir un bon petit-déjeuner au col, à l’Hôtel des Glaciers. En descendant, nous croisons un grand troupeau de moutons ainsi que la bergère, avec qui j’ai pu échanger quelques mots…
Photo de l’Edelweiss : Alexandre Sollin
Après une pause savoureuse, direction La Grave pour prendre le téléphérique de la Meije.
Le téléphérique monte jusqu’à 3 200 m, mais nous avons le temps de nous arrêter faire quelques photos à mi-chemin et admirer l’imposante Meije qui se dresse fièrement face à nous.
J’adore ce sentiment d’humilité que procure la montagne face à un paysage si grandiose… Je pense qu’à ce moment-là, Laura a du faire le même constat que moi : nous ne sommes finalement pas grand chose !
Ce terrain de jeu immense et varié nous donne envie de redescendre à vélo ! Dommage… ça sera pour une prochaine fois. Cela dit, ça doit être une sacrée expérience de partir de 3 200 et d’arriver en bas à VTT !
On enfile nos coupe-vent car la température descend avec l’altitude et qu’il reste encore près de 1000 mètres de dénivelé ! Reprise du téléphérique, direction le sommet. Le décors devient d’un coup aride et très rocailleux. Le sommet est là… face à nous. Nous flirtons avec les nuages.
Un paysage à couper le souffle, dans tous les sens du terme ! À 3 200 m, sans aucune acclimatation progressive, le choc est rude. Quelques pas suffisent pour nous épuiser ! Ça tire dans les poumons, le manque d’oxygène se fait très vite ressentir et le mal de crâne s’invite à la partie… Même si j’ai déjà été randonné à des altitudes similaires, c’est la première fois que je ressent un tel handicap !
Ce matin on décide que ce sera grasse matinée et piscine pour ceux qui veulent. C’est vrai qu’on enchaîne pas mal les activités, un peu de repos nous fera du bien. Aussi, comme le programme de base a été un peu chamboulé, cela nous permet de penser à ce qu’on prévoit pour cet après-midi…
J’avais hésité entre deux randonnées, celle du Glacier et Lac d’Arsine ou celle-ci. Le problème est que j’aurai voulu faire celle d’Arsine avec une halte en refuge pour la nuit afin de diviser la longue randonnée en deux, et que la météo prévoyait une journée particulièrement orageuse le lendemain.
À priori facile et rapidement accessible depuis notre campement, c’est finalement le choix du Pic Blanc qui a été retenu par tous. Entre temps, Florian, un ami Grenoblois rencontré en 2017, a souhaité nous rejoindre. On décide de faire ce sommet au coucher du soleil et de redescendre en lampe frontale.
575 m de dénivelé positif pour 5 km, ça va monter fort mais rapidement. Le départ est donné pour 16 h. Le sentier s’élève d’un coup et devient tout de suite très aérien.
La pente est presque à 50%. Quand je m’arrête faire une photo, je suis obligé de me pencher en avant pour éviter que mon sac m’emporte vers l’arrière ! Alexandre et Sofiane sont déjà loin devant…
Arrivés au sommet, une vue à 360° s’offre à nous : derrière nous le Col du Galibier et sa superbe route en lacets, surplombée par le sommet du Grand Galibier. La lumière est superbe, mais il y a beaucoup de vent !
Nous ne sommes pas encore totalement arrivés à destination, avec Florian et Alexandre, on décide de continuer un peu le chemin qui se profile devant nous sur l’arrête. Trop sujette au vertige, Laura reste avec Sofiane.
Le soleil commence à décliner pour laisser lentement place à un ciel aux couleurs rosées… Le ciel se couvre et devient menaçant, tandis que le vent souffle d’avantage fort et le froid commence à nous saisir ; nous n’avions pas prévu ça !
À l’ouest l’orage arrive, le ciel devient noir et les première gouttes commencent à tomber. Il ne fait pas encore tout à fait nuit, mais on décide d’amorcer notre descente avant que la pluie ne s’acharne. La descente est assez vertigineuse et la roche très friable, il va falloir redoubler de vigilance…
La nuit est finalement tombée très rapidement et les nuages se sont soudainement échappés, nous laissant une arrivée sereine à la voiture. Au-dessus de nous, le ciel se dégage et les premières étoiles apparaissent. À peine fatigués, chacun sort son trépied et sa télécommande : le shooting voie lactée peut commencer !
Aujourd’hui, c’est quartier libre. Après une bonne nuit de sommeil et un brunch tardif, chacun envisage la journée comme il le souhaite. On traite quelques photos, se détend au soleil et en profitons de l’après-midi pour faire quelques brasses à la piscine…
Cette randonnée faisait partie de notre liste des spots à faire ; problème, aujourd’hui la météo s’annonce pluvieuse et compliquée mais relativement calme jusqu’à 11h du matin. Il est donc adopté que l’on décolle avant le lever du soleil pour démarrer la randonnée aux environs des 7h.
Sur la route, le ciel se déchire avec les premières lueurs du crépuscule… on ne peut s’empêcher de descendre faire des photos ! L’euphorie générale est de courte durée, puisque arrivés en Vallée de Clarée, le ciel est gris…
La randonnée du Lac des Béraudes n’est pas spécialement très longue, mais monte assez fort. En effet, 475 m de dénivelé positif sur 5 km ! Ça ne nous fait pas peur, on se lance…
Après avoir traversé la plaine spongieuse et marécageuse, où on a été envahi par des centaines de moustiques très virulents, on entre dans un véritable jardin montagnard ! Énormément d’espèces de plantes et de fleurs jonchent les abords du sentier, pour notre plus grand plaisir.
Encore quelques lacets et nous verrons ce fameux lac réputé d’un bleu turquoise incroyable… mais soudain l’orage éclate. Une grosse pluie s’abat sur nous, on est obligé de ranger le matériel et de nous couvrir. Le sol devient glissant, le sentier un ruisseau en quelques minutes. Florian me motive malgré tout à pousser jusqu’au lac qui en vaut quand même le détours, pendant que le Alex, Sofiane et Laura prenne le chemin du retour. Je m’aide de mes bâtons pour monter, le sol est devenu impraticable ! Heureusement que nos chaussures de rando et nos vêtements sont imperméables…
Arrivés au lac avec Florian, c’est en effet un spectacle dont on aurait eu du mal à se priver qui s’étend face à nous ! Je pose mon sac et sort vite fait mon matériel pour faire quelques photos avant que l’électronique ait eu le temps de prendre trop l’eau de pluie.
Persuadés que ma bonne idée d’y aller le matin pour éviter la pluie nous fera finalement de bons souvenirs, on rigole aux éclats avec Florian en concluant qu’il est quand même difficile de faire pire en préparation !…
On entame alors notre descente, lorsque autour de nous les nuages remontent soudainement et laissent entrevoir les cimes des montagnes qui nous entouraient, jusqu’à lors cachées dans les nuages…
On en revient pas ! Le beau temps se lève !?… Après l’échange d’un rapide regard avec Florian, on aurait presque envie de remonter au lac, mais les collègues nous attendent en bas.
En effet, le soleil est bien de retour… il est 11h. La météo avait-elle décidé de nous faire un sale coup ? On ne le saura jamais, mais c’est quand même un drôle de hasard ! J’en profite pour faire quelques prises en drone…
Un peu déçus de notre randonnée écourtée, je propose au groupe de monter au Col d’Izoard, endroit incontournable de la Route des Grandes Alpes et surtout du Tour de France.
Aujourd’hui, nous entamons une petite visite du village dans lequel nous sommes depuis une semaine. Classé et labellisé « Plus Beaux Villages de France« , il regorge de petits secrets qu’il me tarde de découvrir… Niché à 1 480 m d’altitude, le village et ses hameaux ont conservé une architecture typique et traditionnelle. S’y promener est très agréable et même reposant…
La Grave et la Meije, depuis le hameau du Chazelet
La route pour aller au Chazelet borde le précipice… On vous aura prévenu !
Hameau des Fréaux et la Chapelle Notre Dame de Bon Repos
Le magnifique petit hameau du Chazelet
Le hameau du Ventelon
La fin de journée approche, quand Florian m’appelle et me propose de remonter au le Col du Lautaret à la corniche sur laquelle nous étions allé le matin de la 4ème journée… histoire de photographier l’orage qui approche, mixé au coucher de soleil. Banco, nous voilà partis.
Ça tombe bien ! Moi qui voulait revoir ma petite Edelweiss… par contre l’orage gronde. Actuellement agrippé sur La Meije, il se rapproche de plus en plus. Je notifie à Florian, qu’il est fort probable qu’on se prenne une radée, ce à quoi il me répond fièrement « mais non ! ».
Il fait nuit, mais j’ai retrouvé mon Edelweiss !
L’orage est désormais sur nous, le vent se déchaîne… Avec insistance, je précipite Florian pour qu’il remballe tout et qu’on se dépêche de rejoindre la voiture en vitesse ! On s’équipe de nos lampes frontales, il faut traverser à nouveau la crête qui surplombe le vide, mais cette fois-ci de nuit.
Arrivée à la voiture, tout juste le temps de claquer les portières, l’orage éclate et des trombes d’eau se déversent sur la voiture. En se regardant, on éclate de nouveau de rire ; on l’a finalement échappé belle !
Depuis le camping, nous avons le privilège d’avoir un accès direct à la société No Limit Rafting, chez qui nous avons réservé une double descente intégrale en rafting ! Une découverte inédite pour mes collègues du groupe qui ne connaissent pas du tout cette activité.
Particulièrement bien reçus par l’équipe de No Limit Rafting, nous avons passé une session en eaux vives dynamique et particulièrement amusante ! Excellent souvenir pour cette avant-dernière journée sur place.
Des souvenirs plein la tête et contents de notre séjour, on remballe et commence à charger la voiture.
Ce trip aura été l’occasion de nous perfectionner en photographie en milieu montagnard, tout en composant avec une météo imprévisible et une gestion de l’effort toute nouvelle pour certains. Tout le monde a beaucoup apprécié et pensons même à en reprogrammer un !
Crédit photos : Aurélien Papa
Aventure proposée en partenariat
Cette aventure a été réalisée avec le concours de l'Office de Tourisme des Hautes Vallées. Un grand merci à Élodie et Jenny pour leur soutien et leur intérêt quant à notre projet.
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